La croyance relative à Enfer

Les enfers sont les lieux inférieurs où les méchants subissent après leur mort le châtiment dû à leurs crimes. Nier qu'il y ait des peines et des récompenses après le trépas, c'est nier l'existence de Dieu, puisqu'il ne peut être que nécessairement juste. Mais les tableaux que certains poètes et d'autres écrivains nous ont faits des enfers ont été souvent, les fruits de l'imagination. On doit croire ce que l'église enseigne, sans s'égarer dans des détails que Dieu n'a pas jugé à propos de révéler.


Situer les enfers

Les anciens, la plupart des modernes, et surtout les cabalistes, placent les enfers au centre de la terre. Le docteur Swinden, dans ses recherches sur le feu de l'enfer, prétend que l'enfer est dans le soleil, parce que la soleil est le feu perpétuel. Quelques-uns ont ajouté que les damnés entretiennent ce feu dans une activité continuelle, et que les taches qui paraissent dans le disque du soleil, après les grandes catastrophes, ne sont produites que par l'encombrement...
Dans Milton (c'est du moins de la poésie) l'abîme où fut précipité Satan est éloigné du ciel trois fois autant que le centre du monde l'est de l'extrémité du pôle, c'est-à-dire, selon les calculs des astronomes, à 990 000 000 de lieues.


L'enfer de Milton

L'enfer de Milton est un globe énorme, entouré d'une triple voûte de feux dévorants. Il est placé dans le sein de l'antique chaos et de la nuit informe. On y voit cinq fleuves:

  • Le Styx: source exécrable consacrée à la Haine.
  • L'Achéron: fleuve noir et profond qu'habite la Douleur.
  • Le Cocyte: ainsi nommé des sanglots perçants qui retentissent sur ses funèbres rivages.
  • Le fougueux Phlégéton: ses flots, précipités en torrents de feu, portent la rage dans les cœurs.
  • Le tranquille Léthé: il roule dans un lit tortueux ses eaux silencieuses.

Au delà du Léthé s'étend une zone déserte, obscure et glacée, perpétuellement battue des tempêtes et d'un déluge de grêle énorme qui, loin de se fondre en tombant, s'élève en monceaux, semblable aux ruines d'une antique pyramide. Tout autour sont des gouffres horribles, des abîmes de neige et de glace. Le froid y produit les effets du feu, et l'air gelé brûle et déchire.
C'est là qu'à certains temps fixés, tous les réprouvés sont traînés par les Furies aux ailes de Harpies. Ils ressentent tour à tour les tourments des deux extrémités dans la température, tourments que leur succession rapide rend encore plus affreux. Arrachés de leur lit de feu dévorant, ils sont plongés dans des monceaux de glaces. Immobiles, presque éteints, ils languissent, ils frissonnent et sont de nouveau rejetés au milieu du brasier infernal. Ils vont et reviennent ainsi de l'un à l'autre supplice, et, pour le combler, ils franchissent à chaque fois le Léthé: ils s'efforcent, en le traversant, d'atteindre l'onde enchanteresse. Ils n'en désireraient qu'une seule goutte, elle suffirait, pour leur faire perdre, dans un doux oubli, le sentiment de tous leurs maux. Hélas, Méduse, aux regards terribles, à la tête hérissée de serpents, s'oppose à leurs efforts. Et, semblable à celle que poursuivait si vainement Tantale, l'eau fugitive se dérobe aux lèvres qui l'aspirent...
A la porte de l'enfer sont deux figures effroyables:

  • Le Péché: cette figure représente une trois jusqu'à la ceinture, finit en une énorme queue de serpent, recourbée à longs replis écailleux, et armée, à l'extrémité, d'un aiguillon mortel. Autour de ses reins est une meule de chiens féroces, qui, sans cesse ouvrant leur large gueule de Cerbères, frappent perpétuellement les airs des plus odieux hurlements. Le Péché est une fille sans mère, sortie du cerveau de Satan. Elle tient les clefs de l'enfer.

  • La Mort: cette figure (si l'on peut appeler ainsi un spectre informe, un fantôme dépourvu de substance et de membres distincts), noire comme la nuit, féroce comme les Furies, terrible comme l'enfer, agite un dard redoutable. Et ce qui semble être sa tête porte l'apparence d'une couronne royale. La Mort est la fille de Satan et du Péché.

Après que le premier homme fut devenu coupable, la Mort et le Péché construisirent un solide et large chemin sur l'abîme. Le gouffre enflammé reçut patiemment un pont, dont l'étonnante longueur s'étendit du bord des enfers au point le plus reculé de ce monde fragile. C'est à l'aide de cette facile communication que les esprits pervers passent et repassent sur la terre pour corrompre ou punir les hommes.
Mais si le séjour des réprouvés est un séjour hideux, ses hôtes ne le sont pas moins.


L'enfer de le Tasse

Quand d'un son rauque et lugubre l'infernale trompette appelle les habitants des ombres éternelles, le Tartare s'ébranle dans ses gouffres noirs et profonds. L'air ténébreux répond par de longs gémissements. Soudain les puissances de l'abîme accourent à pas précipités: quels spectres étranges, horribles, épouvantables! La terreur et la mort habitent, dans leurs yeux quelques-uns, avec une figure humaine, ont des pieds de bêtes farouches. Leurs cheveux, sont entrelacés de serpents. Leur croupe immense et fourchue se recourbe en replis tortueux.
On voit d'immondes Harpies, des Centaures, des Sphinx, des Gorgones, des Scylles qui aboient et dévorent; des Hydres, des Pythons, des Chimères qui vomissent des torrents de flamme et de fumée; des Polyphèmes, des Géryons, mille monstres plus bizarres que jamais n'en rêva l'imagination, mêlés et confondus ensemble. Ils se placent les uns à la gauche, les autres à la droite de leur sombre monarque. Assis au milieu d'eux, il tient d'une main un sceptre rude et pesant. Son front superbe, armé de cornes, surpasse en hauteur le roc le plus élevé, l'écueil le plus sourcilleux: Calpé, l'immense Atlas lui-même, ne seraient auprès de lui que de simples collines.
Une horrible majesté empreinte sur son farouche aspect, accroît la terreur et redouble son orgueil. Son regard, tel qu'une funeste comète, brille du feu des poisons dont ses yeux sont abreuvés. Une barbe longue, épaisse, hideuse, enveloppe son menton et descend sur sa poitrine velue. Sa bouche dégouttante d'un sang impur s'ouvre comme un vaste abîme: de cette bouche empestée s'exhalent un souffle empoisonné et des tourbillons de flamme et de fumée. Ainsi l'Etna, de ses flancs embrasés, vomit avec un bruit affreux de noirs torrents de soufre et de bitume. Au son de sa voix terrible, l'abîme tremble, Cerbère se tait épouvanté, l'Hydre est muette, le Cocyte s'arrête immobile.


L'histoire de la rencontre du Clerc et du landgrave aux enfers

Voici quelques voyages aux enfers, empruntés aux chroniqueurs du moyen âge et qui sont moins agréables que les tableaux des poètes, mais qui ont pourtant aussi leur charme de naïveté.
Le landgrave de Thuringe venait de mourir. Il laissait après lui deux fils à peu près du même âge, Louis et Hermann. Louis, qui était l'aîné et le plus religieux (puisqu'il est mort dans la première croisade), publia cet édit, après les funérailles de son père: « Si quelqu'un peut m'apporter des nouvelles certaines de l'état où se trouve maintenant l'âme de mon père, je lui donnerai une bonne ferme.... » Un pauvre soldat, ayant entendu parler de cette promesse, alla trouver son frère, qui passait pour un clerc distingué, et qui avait exercé pendant quelque temps la nécromancie. Il chercha à le séduire par l'espoir de la ferme qu'ils partageraient amicalement. « J'ai quelquefois évoqué le diable, répondit le clerc, et j'en ai tiré ce que j'ai voulu. Mais le métier de nécromancien est trop dangereux, et il y a longtemps que j'y ai renoncé. » Cependant l'idée de devenir riche surmonta les scrupules du clerc: il appela le diable, qui parut aussitôt, et demanda ce qu'on lui voulait.
« — Je suis honteux de t'avoir abandonné depuis tant de temps, répondit finement le nécromancien, mais je reviens à toi. Indique-moi, je te prie, où est l'âme du landgrave, mon ancien maître?
— Si tu veux venir avec moi, dit le diable, je te la montrerai.
— J'irais bien, répondit le clerc, mais je crains trop de n'en pas revenir.
— Je te jure par le Très-Haut, et par ses décrets formidables, dit le démon, que si tu te fies à moi, je te conduirai sans méchef auprès du landgrave, et que je te ramènerai ici. »
Le nécromancien, rassuré par un serment aussi solennel, monta sur les épaules du démon, qui prit son vol et le conduisit à l'entrée de l'enfer. Le clerc eut le courage de considérer à la porte ce qui s'y passait, mais il n'eut pas la force d'y entrer. Il n'aperçut qu'un pays horrible, et des damnés tourmentés de mille manières. Il remarqua surtout un grand diable, d'un aspect effroyable, assis sur l'ouverture d'un puits, qui était fermé d'un large couvercle, et ce spectacle le fit trembler. Cependant le grand diable cria au démon qui portait le clerc:
« — Que portes-tu là sur tes épaules? viens ici que je te décharge.
— Non, répondit le démon, celui que je porte est un de mes amis. Je lui ai juré que je ne lui causerais aucun mal. Et je lui ai promis que vous auriez la bonté de lui faire voir l'âme du landgrave, son ancien maître, afin qu'à son retour dans le monde il publie partout votre Puissance. »
Le grand diable ouvrit alors son puits, et sonna du cornet avec tant de vigueur et de force, que la foudre et les tremblements de terre ne seraient qu'une musique fort douce en comparaison. En même temps le puits vomit des torrents de soufre enflammé, et au bout d'une heure, l'âme du landgrave, qui remontait du gouffre au milieu des tourbillons étincelants, montra sa tête au-dessus du trou, et dit au clerc: « Tu vois devant toi ce malheureux prince qui fut ton maître, et qui voudrait maintenant n'avoir jamais régné... » Le clerc répondit:
« — Votre fils est curieux de savoir ce que vous faites ici, et s'il peut vous aider en quelque chose?
— Tu sais où j'en suis, reprit l'âme du landgrave, je n'ai guère d'espérance. Cependant, si mes fils veulent restituer certaines possessions que je te vais nommer, et qui m'appartenaient injustement, ils me soulageront.
— Seigneur, vos fils ne me croiront pas.
— Je vais te dire un secret, répliqua le landgrave, qui n'est connu que de moi et de mes fils. »
En même temps il nomma les possessions qu'il fallait restituer, et il donna le secret qui devait prouver la véracité du clerc. Après cela, l'âme du landgrave rentra dans le gouffre. Le puits se referma, et le nécromancien revint dans la Thuringe, monté sur son démon. Mais, à son retour de l'enfer, il était si défait et si pâle, qu'on avait peine à le reconnaître. Il raconta aux princes ce qu'il avait vu et entendu. Et cependant ils ne voulurent point consentir à restituer les possessions que leur père les priait de rendre. Seulement le landgrave Louis dit au clerc:
« — Je reconnais que tu as vu mon père, et que tu ne me trompes point. Aussi le vais-je donner la récompense que j'ai promise.
— Gardez votre ferme, répondit, le clerc. Pour moi je ne dois plus songer qu'à mon salut. »
Et il se fit moine de Cîteaux. On voit que le légendaire ne désigne pas bien si les lieux que son héros a cru visiter sont le purgatoire ou l'enfer.


Le voyage en enfer d'un religieux anglais

Citons encore un bon religieux anglais dont le voyage a été écrit par Pierre-le-Vénérable, abbé de Cluni, et par Denys-le-Chartreux. Ce voyageur parle à la première personne:
« J'avais saint Nicolas pour conducteur, dit-il. Il me fit parcourir un chemin plat jusqu'à un espace immense, horrible, peuplé de défunts qu'on tourmentait de mille manières affreuses. On me dit que ces gens-là n'étaient pas damnés, que leur supplice finirait avec le temps, et que je voyais le purgatoire. Je ne m'attendais pas à le trouver si rude. Tous ces malheureux pleuraient à chaudes larmes et poussaient de grands gémissements. Depuis que j'ai vu toutes ces choses, je sais bien que si j'avais quelque parent dans le purgatoire, je souffrirais mille morts pour l'en tirer.
Un peu plus loin, j'aperçus une vallée où coulait un épouvantable fleuve de feu qui s'élevait en tourbillons à une hauteur énorme. Au bord de ce fleuve il faisait un froid si glacial qu'il est impossible de s'en faire une idée. Saint Nicolas m'y conduisit, et me fit remarquer les patients qui s'y trouvaient, en me disant que c'était encore le purgatoire.
En pénétrant plus avant, nous arrivâmes en enfer. C'était un champ aride couvert d'épaisses ténèbres, coupé de ruisseaux de soufre bouillant. On ne pouvait y faire un pas sans marcher sur des insectes hideux, difformes, extrêmement gros et jetant du feu par les narines. Ils étaient là pour le supplice des pécheurs qu'ils tourmentaient de concert avec les démons. Ceux-ci, avec des crochets, happaient les âmes punies et les jetaient dans des chaudières, où ces âmes se fondaient avec les matières liquides. Après cela, on leur rendait leur forme pour de nouvelles tortures. Ces tortures se faisaient en bon ordre et chacun était tourmenté selon ses crimes. »
Il voit ensuite des prélats, des chevaliers, des dames, des religieux, des princes. Mais toutes ces relations se ressemblent un peu.


L'enfer à travers les peuples

Il serait très long de rapporter les sentiments des différents peuples sur l'enfer.
Les Druses disent que tout ce qu'on mangera dans les enfers aura un goût de fiel et d'amertume, et que les damnés porteront sur la tête, en signe d'une éternelle réprobation, un bonnet de poil de cochon d'un pied et demi de long.
Les Grecs représentaient l'enfer comme un lieu vaste et obscur, partagé en plusieurs régions. L'une affreuse où l'on voyait des lacs dont l'eau infecte et bourbeuse exhalait des vapeurs mortelles, un fleuve de feu, des tours de fer et d'airain, des fournaises ardentes, des monstres et des furies acharnés à tourmenter les scélérats. L'autre riante, paisible, destinée aux sages et aux héros. Le lieu le plus voisin de la terre était l'Érèbe. On y voyait le palais de la Nuit, celui du Sommeil et des Songes. C'était le séjour de Cerbère, des Furies et de la Mort. C'est là qu'erraient pendant cent ans les ombres infortunées dont le corps n'avait pas reçu les honneurs de la sépulture. Et lorsqu'Ulysse évoqua les morts, ceux qui apparurent ne sortirent que de l'Érèbe. L'autre enfer était l'enfer des méchants: c'est là que chaque crime était puni, que les remords dévoraient leurs victimes, et que se faisaient entendre les cris aigus de la douleur. Le Tartare proprement dit venait après l'enfer: c'était la prison des dieux. Environné d'un triple mur d'airain, il soutenait les vastes fondements de la terre et des mers. Les Champs-Elysées, séjour heureux des ombres vertueuses, formaient la quatrième division des enfers. Il fallait traverser l'Érèbe pour y parvenir.
Chez les juifs modernes, les justes seront heureux, les méchants seront tourmentés en enfer, et ceux qui sont dans un état mitoyen, tant juifs que gentils, descendront dans un abîme avec leurs corps, et pleureront pendant douze mois, en montant et en descendant d'un lieu moins pénible à un lieu plus rigoureux. Après ce terme, leurs corps seront consumés, leurs âmes brûlées et le vent les dispersera sous les pieds des justes. Les rabbins ajoutent que le premier jour de l'an, Dieu fait un examen du nombre et de l'état des âmes qui sont en enfer.
L'enfer des Romains était divisé en sept provinces différentes:
La première renfermait les enfants mort-nés, comme ne devant être ni récompensés ni punis. La seconde était destinée aux innocents condamnés à mort. La troisième logeait les suicides. Dans la quatrième erraient les parjures. La cinquième province était habitée par les héros dont la gloire avait été souillée par la cruauté. La sixième était le Tartare ou lieu des tourments. Et la septième était les Champs-Elysées comme chez les Grecs.
L'enfer des musulmans a sept portes, et chacune a son supplice particulier. Cet enfer est rempli de torrents de feu et de soufre, où les damnés chargés de chaînes de soixante-dix coudées seront plongés et replongés continuellement par de mauvais anges. A chacune des sept portes il y a une garde de dix-neuf anges, toujours prêts à exercer leur barbarie envers les damnés et surtout envers les infidèles, qui seront à jamais dans ces prisons souterraines, où les serpents, les grenouilles et les corneilles aggraveront encore les tourments de ces malheureux. Les mahométans n'y demeureront au plus que sept mille ans. Au bout de ce temps, le prophète obtiendra leur délivrance. On ne donnera aux damnés que des fruits amers, ressemblant à des têtes de diables. Leur boisson se puisera dans des sources d'eaux soufrées et brûlantes, qui leur procureront des tranchées douloureuses.
Quelques Japonais prétendent que la peine des méchants est de passer dans le corps d'un renard.
Les Guèbres disent que les méchants sont les victimes d'un feu dévorant qui les brûle sans les consumer. Un des tourments de leur enfer est l'odeur infecte qu'exhalent les âmes scélérates. Les unes habitent d'affreux cachots où elles seront étouffées par une fumée épaisse et dévorées par les morsures d'un nombre prodigieux d'insectes et de reptiles venimeux. Les autres seront plongées jusqu'au cou dans les flots noirs et glacés d'un fleuve. Celles-ci seront environnées de diables furieux qui les déchireront à coups de dents. Celles-là seront suspendues par les pieds, et dans cet état on les percera dans tous les endroits du corps avec un poignard.
On croit, dans l'île Formose, que les hommes, après leur mort, passent sur un pont étroit de bambous, sous lequel il y a une fosse profonde pleine d'ordures. Le pont se croule sous les pas de ceux qui ont mal vécu. Et ils sont précipités dans cette horrible fosse.
Les Cafres admettent treize enfers et vingt-sept paradis, où chacun trouve la place qu'il a mérité d'occuper, suivant ses bonnes ou mauvaises actions.
Les sauvages du Mississippi croient que les coupables iront dans un pays malheureux, où il n'y a point de chasse.
Les Virginiens placent l'enfer à l'Occident, et précisément à l'un des bouts du monde.
Les Floridiens sont persuadés que les âmes criminelles sont transportées au milieu des montagnes du nord; qu'elles restent exposées à la voracité des ours et à la rigueur des neiges et des frimas.
Les Kalmouks ont un enfer pour les bêtes de somme. Et celles qui ne s'acquittent pas bien de leurs devoirs ici-bas sont condamnées, selon eux, à porter sans relâche dans l'autre monde les fardeaux les plus pesants.
L'enfer du Dante est célèbre. La forme de cet enfer ressemble à un entonnoir ou à un cône renversé. L'espace qui se trouve depuis la porte de l'enfer jusqu'au fleuve Achéron se divise en deux parties: dans la première sont les âmes de ceux qui vécurent sans réputation. Ils sont tourmentés par des frelons qui leur piquent le visage: ces damnés courent après une bannière qui tourne sans cesse autour d'un cercle. Dans la seconde se trouvent les enfants morts sans baptême: ces ombres poussent des gémissements continuels. Il y a des cercles concentriques autour de l'enfer. Le second cercle renferme les luxurieux. Ils sont sans cesse agités, transportés çà et là sur des tourbillons de vent. Le troisième est rempli par les gourmands étendus dans la fange et continuellement exposés à un déluge épouvantable de pluie, de neige et de grêle. Le quatrième contient les prodigues et les avares. Ils sont condamnés à rouler éternellement les uns contre les autres des poids énormes. Les autres cercles sont partagés aussi bien.

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