La croyance relative à Feu


Le feu sacré

Plusieurs nations ont adoré cet élément. En Perse, on faisait des enclos fermés de murailles et sans toit, où l'on entretenait du feu. Les grands y jetaient des essences et des parfums. Quand un roi de Perse était à l'agonie, on éteignait le feu dans les villes principales du royaume, pour ne le rallumer qu'au couronnement de son successeur.
Certains Tartares n'abordent jamais les étrangers qu'ils n'aient passé entre deux feux pour se purifier. Ils ont bien soin de boire la face tournée vers le midi, en l'honneur du feu. Les Jagous, peuple de Sibérie, croient qu'il existe dans le l'eu un être qui dispense le bien et le mal. Ils lui offrent des sacrifices perpétuels.
On sait que, selon les cabalistes, le feu est l'élément des salamandres.
Parmi les épreuves superstitieuses qu'on appelait jugements de Dieu, l'épreuve du feu ne doit pas être oubliée. Lorsqu'il fallut décider en Espagne si l'on y conserverait la liturgie mozarabique ou si l'on suivrait le rit romain, on résolut d'abord de terminer le différend par un combat où les deux liturgies seraient représentées par deux champions. Mais ensuite on jugea qu'il était plus convenable de jeter au feu les deux liturgies et de retenir celle que le feu ne consumerait pas. Ce prodige fut opéré, dit-on, en faveur de la liturgie mozarabique.


Le feu de la Saint-Jean

En 1634, à Quimper, en Bretagne, les habitants mettaient encore des sièges auprès des feux de joie de la Saint-Jean pour que leurs parents morts pussent en jouir à leur aise. On réserve, en Bretagne, un tison du feu de la Saint-Jean pour se préserver du tonnerre. Les filles, pour être sûres de se marier dans l'année, sont obligées de danser autour de neuf feux de joie dans cette même nuit: ce qui n'est pas difficile, car ces feux sont tellement multipliés dans la campagne, qu'elle paraît illuminée. On conserve ailleurs la même opinion qu'il faut garder dès tisons du feu de la Saint-Jean comme d'excellents préservatifs qui, de plus, portent bonheur.
A Paris, autrefois, on jetait deux douzaines de petits chats (emblèmes du diable sans doute) dans le feu de la Saint-Jean, parce qu'on était persuadé que les sorciers faisaient leur grand sabbat cette nuit-là. On disait aussi que la nuit, de la Saint-Jean était la plus propre aux maléfices, et qu'il fallait recueillir alors toutes les herbes dont on avait besoin pour les sortilèges.


Le feu grégeois

Ce feu est si violent qu'il brûle tout ce qu'il touche, sans pouvoir être éteint, si ce n'est avec de l'urine, de fort vinaigre ou du sable. On le compose avec du soufre vif, du tartre, de la sarcocole, de la picole, du sel commun recuit, du pentréole et de l'huile commune. On fait bien bouillir le tout, jusqu'à ce qu'un morceau de toile qu'on aura jeté dedans soit consumé. On le remue avec une spatule de fer. Il ne faut pas s'exposer à faire cette composition dans une chambre, mais dans une cour, parce que si le feu prenait, on serait très embarrassé de l'éteindre.
Ce n'est sans doute pas là le feu grégeois d'Archimède.


Le feu Saint-Elme (ou feu Saint-Germain ou feu Saint-Anselme)

Le prince de Radzivill, dans son Voyage de Jérusalem parle d'un feu qui parut plusieurs fois au haut du grand mât du vaisseau sur lequel il était monté. Il le nommait feu Saint-Germain, d'autres feu Saint-Elme, et feu Saint-Anselme. Les païens attribuaient ce prodige à Castor et Pollux, parce que quelquefois il parait double. Les physiciens disent que ce n'est qu'une exhalaison enflammée. Mais les anciens croyaient y voir quelque chose de surnaturel et de divin.


Les feux follets

On appelle feux follets, ou esprits follets, ces exhalaisons enflammées que la terre, échauffée par les ardeurs de l'été, laisse échapper de son sein, principalement dans les longues nuits de l'Avent. Et comme ces flammes roulent naturellement vers les lieux bas et les marécages, les paysans, qui les prennent pour de malins esprits, s'imaginent qu'ils conduisent au précipice le voyageur égaré que leur éclat éblouit, et qui prend pour guide leur trompeuse lumière. Olaüs Magnus dit que les voyageurs et les bergers de son temps rencontraient des esprits follets qui brûlaient tellement l'endroit où ils passaient, qu'on n'y voyait plus croître ni herbes ni verdure.
Un jeune homme revenant de Milan pendant une nuit fort noire, fut surpris en chemin par un orage. Bientôt, il crut apercevoir dans le lointain une lumière et entendre plusieurs voix à sa gauche. Peu après, il distingua un char enflammé qui accourait à lui, conduit par des bouviers dont les cris répétés laissaient entendre ces mots: Prends garde à toi! Le jeune homme épouvanté pressa son cheval. Mais plus il courait, plus le char le serrait de près. Enfin, après une heure de course, il arriva, en se recommandant à Dieu de toutes ses forces, à la porte d'une église où tout s'engloutit. Cette vision, ajoute Cardan, était le présage d'une grande peste qui ne tarda pas à se faire sentir, accompagnée de plusieurs autres fléaux.

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