La croyance relative à Amulette


Une superstition datant de l'antiquité

Une amulette est un préservatif. On appelle ainsi certains remèdes superstitieux que l'on porte sur soi ou que l'on s'attache au cou pour se préserver de quelque maladie ou de quelque danger. Les Grecs les nommaient phylactères, les Orientaux talismans.
C'étaient des images capricieuses (un scarabée chez les Égyptiens), des morceaux de parchemin, de cuivre, d'étain, d'argent, ou encore des pierres particulières où l'on avait tracé de certains caractères ou de certains hiéroglyphes.


L'interdiction des amulettes

Comme cette superstition est née d'un attachement excessif à la vie et d'une crainte puérile de tout ce qui peut nuire, le christianisme n'est pas venu à bout de la détruire universellement. Dès les premiers siècles de l'église, les Pères et les Conciles défendirent aux fidèles ces pratiques du Paganisme. Ils représentèrent les amulettes comme un reste idolâtre de la confiance qu'on avait aux prétendus génies gouverneurs du monde. Thiers a rapporté un grand nombre de passages des Pères à ce sujet et les canons de plusieurs Conciles.
Les lois humaines condamnèrent aussi l'usage des amulettes. L'empereur Constance défendit d'employer les amulettes et les charmes à la guérison des maladies. Cette loi, rapportée par Ammien Marcellin, fut exécutée si sévèrement, que Valentinien lit punir de mort une vieille trois qui ôtait la fièvre avec des paroles charmées, et qu'il fit couper la tête à un jeune homme qui touchait un certain morceau de marbre en prononçant sept lettres de l'alphabet, pour guérir le mal d'estomac.
Mais comme il fallait des préservatifs, on trouva moyen d'éluder la loi. On fit des amulettes avec des morceaux de papier chargés de versets de l'Écriture sainte. Les lois se montrèrent moins rigides contre cette coutume, et on laissa aux prêtres le soin d'en modérer les abus.
Les Grecs modernes, lorsqu'ils sont malades, écrivent le nom de leur infirmité sur un papier triangulaire qu'ils attachent à la porte de leur chambre. Ils ont grande foi à cette amulette. Quelques personnes portent sur elles le commencement de l'Évangile de saint Jean comme un préservatif contre le tonnerre; et ce qui est assez particulier, c'est que les Turcs ont confiance à cette même amulette, si l'on en croit Pierre Leloyer.


Quelques légendes sur les amulettes

On lit dans Thyracus qu'en 1368, le prince d'Orange condamna un prisonnier espagnol à mourir dans le diocèse de Juliers; que ses soldats l'attachèrent à un arbre et s'efforcèrent de le tuer à coups d'arquebuse, mais que leurs balles ne l'atteignirent, point. On le déshabilla pour s'assurer s'il n'avait pas sur la peau une armure qui arrêtât le coup. On trouva une amulette portant la figure d'un agneau. On la lui ôta, et le premier coup de fusil l'étendit roide mort.
On voit, dans la vieille chronique de dom Ursino, que quand sa mère l'envoya, tout petit enfant qu'il était, à Saint-Jacques de Compostelle, elle lui mit au cou une amulette que son époux avait arrachée à un chevalier maure. La vertu de cette amulette était d'adoucir la fureur des bêles cruelles. En traversant une forêt, une ourse enleva le petit prince des mains de sa nourrice et l'emporta dans sa caverne. Mais, loin de lui faire aucun mal, elle l'éleva avec tendresse. Il devint par la suite très fameux sous le nom de dom Ursino, et fut reconnu par son père, à qui la légende dit qu'il succéda sur le trône de Navarre.
Les Bas-Bretons leur attribuent le pouvoir de repousser le démon. Dans le Finistère, quand on porte un enfant au baptême, on lui met au cou un morceau de pain noir, pour éloigner les sorts et les maléfices que les vieilles sorcières pourraient jeter sur lui.

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