La croyance relative à Charlatan


Les acrobaties d'un charlatan

On attribuait trop souvent autrefois aux sorciers ou au diable ce qui n'était que l'ouvrage des charlatans. Si nous pensions comme au XVIe siècle, tous nos escamoteurs seraient sorciers.
Voici ce qu'on lit dans le Voyage de Sckouten aux Indes-orientales: « Il y avait au Bengale un charlatan qui, en faisant plusieurs tours de souplesse, prit une canne longue de vingt pieds, au bout de laquelle était une petite planche large de trois ou quatre pouces. Il mit cette canne à sa ceinture, après quoi une fille de 22 ans lui vint sauter légèrement par derrière sur les épaules, et, grimpant au haut de la canne, s'assit dessus, les jambes croisées et les bras étendus. Après cela, l'homme, ayant les deux bras balancés, commença à marcher à grands pas, portant toujours cette fille sur le bout de la canne, tendant le ventre pour s'appuyer, et regardant sans cesse en haut pour tenir la machine en équilibre. La fille descendit adroitement, remonta ensuite et se pencha le ventre sur le bâton, en frappant des mains et des pieds les uns contre les autres. Le charlatan ayant mis alors le bâton sur sa tête sans le tenir ni des mains ni des bras, cette même fille et une autre petite Moresque de 15 ans montèrent dessus l'une après l'autre. L'homme les porta ainsi autour de la place, en courant et se penchant, sans qu'il leur arrivât le moindre mal. Ces deux mêmes filles marchèrent sur la corde la tête en bas, et firent une multitude d'autres tours de force très merveilleux. Mais, quoique plusieurs d'entre nous crussent que tous ces tours de souplesse fussent faits par art diabolique, il me semble qu'ils pouvaient se faire naturellement, car ces filles, qui étaient très adroites, subtiles, et dont les membres étaient grandement agiles, faisaient tout cela à force de s'y être accoutumées et exercées. »


L'eau de Villars

Il y a eu des charlatans de toutes les espèces: en 1728, du temps de Law, le plus fameux des charlatans, un autre, nommé Villars, confia à quelques amis que son oncle, qui avait vécu près de 100 ans, et qui n'était mort que par accident, lui avait laissé le secret d'une eau qui pouvait aisément prolonger la vie jusqu'à 150 années, pourvu qu'on fût sobre. Lorsqu'il voyait passer un enterrement, il levait les épaules de pitié. « Si le défunt, disait-il, avait bu de mon eau, il ne serait pas où il est. »
Ses amis, auxquels il en donna généreusement, et qui observèrent un peu le régime prescrit s'en trouvèrent bien et le prônèrent. Alors, il vendit la bouteille six francs. Le débit en fut prodigieux. C'était de l'eau de Seine avec un peu de nitre. Ceux qui en prirent et qui s'astreignirent du régime, surtout s'ils étaient nés avec un bon tempérament, recouvrèrent en peu de jours une santé parfaite. Il disait aux autres: « C'est votre faute si vous n'êtes pas entièrement guéris. » On sut enfin que l'eau de Villars n'était que de l'eau de rivière. On n'en voulut plus et on alla à d'autres charlatans.

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