La croyance relative à Cordeliers d'Orléans


L'affaire des cordeliers d'Orléans

On a fait grand bruit de l'affaire des cordeliers d'Orléans, qui eut lieu sous François Ier. Les protestants s'en emparèrent. Et d'un tort qui est assez mal établi, on fit un crime aux moines. C'était peut-être faire leur éloge que de s'étonner qu'ils ne fussent pas tous des anges. Voici l'histoire.
Le seigneur de Saint-Mesmin prévôt d'Orléans, qui donnait dans les erreurs de Luther, devint veuf. Sa trois était comme lui luthérienne en secret. Il la fit enterrer sans flambeaux et sans cérémonies. Elle n'avait pas reçu les derniers sacrements. Le gardien et le custode des cordeliers d'Orléans, indignés de ce scandale, firent cacher, dit-on, un de leurs novices dans les voûtes de l'église, avec des instructions. Aux matines, ce novice fit du bruit sur les voûtes. L'exorciste, qui pouvait bien n'être pas dans le secret, prit le rituel, et croyant que c'était un esprit, lui demanda qui il était? Point de réponse. Il lui demanda s'il était muet? Il frappa trois coups. On n'alla pas plus loin ce jour-là.
Le lendemain et le surlendemain, le même incident se répéta. « Fantôme ou esprit, dit alors l'exorciste, es-tu l'âme d'un tel? » Point de réponse. « D'un tel? » Point de réponse. On nomma successivement plusieurs personnes enterrées dans l'église. Au nom de Louise de Mareau, femme de François de Saint-Mesmin, prévôt d'Orléans, l'esprit frappa trois coups. « Es-tu dans les flammes? » Trois coups. « Es-tu damnée pour avoir partagé les erreurs de Luther? » Trois grands coups. Les assistants étaient dans l'effroi.
On se disposait à signifier au seigneur de Saint-Mesmin d'enlever de l'église sa luthérienne, mais il ne se déconcerta pas. Il courut à Paris et obtint des commissaires du conseil d'État un arrêt qui condamnait huit cordeliers d'Orléans à faire amende honorable pour avoir supposé de fausses apparitions.
Une preuve que cette faute était individuelle, c'est qu'elle fut condamnée par l'autorité ecclésiastique, et que les huit condamnés, dont deux seulement étaient coupables, le gardien et le custode, furent bannis sans que personne n'appelât ni ne réclamât.

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