La croyance relative à Flaque


L'arnaque de trois personnages d'Amiens

Louis-Eugène Flaque est un sorcier jugé à Amiens en 1825. On l'accusa d'escroqueries à l'aide d'opérations magiques et cabalistiques, de complicité avec Boury, teinturier, logé rue des Hautes-Cornes, à Amiens, et encore avec François Russe, laboureur de Conti.
Au mois de mars 1825, la cour royale d'Amiens confirma un jugement par lequel il appert que les trois individus susnommés ont, par des manœuvres frauduleuses, persuadé à des particuliers l'existence d'un pouvoir mystérieux surnaturel. Sur quoi, et pour en user, l'un desdits particuliers remit à Boury la somme de 192 francs. Et Boury présenta le consultant à un individu déguisé en démon dans le bois de Naours. Le démon promit au particulier 800 000 francs, qui n'arrivèrent jamais. Boury, Flaque et Russe n'en gardèrent pas moins les 192 francs. Mais le bailleur les poursuivit.
Boury fut condamné à quinze mois de prison, Flaque et Russe à une année, à l'amende de 50 francs, et au remboursement des frais, etc.


La prise de rendez-vous avec le diable

Voici ce qu'on apprit dans les débats. Boury exerçait l'état de chirurgien dans la commune de Mirvaux. Et d'abord, n'étant pas toujours heureux dans ses cures, il persuadait à ses malades que l'on avait jeté un sort sur eux, et leur conseillait de chercher un devin plus savant que lui. Cependant il se faisait payer et se retirait. Ces escroqueries n'étaient que le prélude de facéties plus graves.
En 1820 le charron Louis Pâque, ayant besoin d'argent, se rendit à Amiens, et en emprunta à un menuisier. Boury dit qu'il procurerait de l'argent à meilleur compte, moyennant quelques avances. Le charron alla le trouver, et Boury lui déclara que le meilleur moyen était de se vendre au diable. Il lui demanda 200 francs pour assembler le conseil infernal. Louis Pâque les donna. Boury s'arrangea de façon à toucher ainsi 8000 francs. Enfin il fut convenu qu'en donnant encore quatre louis Pâque obtiendrait 100 000 francs. Malheureusement il n'en put donner que deux.
Il partit néanmoins avec Boury, Flaque et un sieur de Noyencourt, pour le bois de Saint-Gervais. Boury tira d'une de ses poches un papier écrit qu'il fit tenir aux assistants, chacun par un coin. Il était minuit. Flaque fit trois conjurations. Le diable ne parut pas. Noyencourt et Boury dirent alors que le diable était occupé ce jour-là, et on prit un autre rendez-vous au bois de Naours.


La rencontre avec le diable

Pâque mena sa fille avec lui. Boury lui avait dit qu'il fallait que son premier-né assistât à l'opération. Flaque et Boury appelèrent le diable en latin. Le diable parut. Il avait une redingote rougeâtre-bleuâtre, un chapeau galonné. Il portait un sabre. Sa taille était d'environ cinq pieds six pouces. Le nom de ce démon était Robert, et celui du valet qui l'accompagnait, Saday. Boury dit au diable:
« — Voici un homme que je te présente, il désire avoir 400 000 francs pour quatre louis, peux-tu les lui donner?
— Il les aura » répondit le diable.
Pâque lui présenta l'argent, et le diable lui fit faire le tour du bois en 45 minutes, avec Boury et Flaque, avant de bailler les 400 000 francs. L'un des sorciers perdit un de ses souliers dans la course. Aussitôt Pâque aperçut une table et des chandelles dessus. Il poussa un cri: « Tais-toi, lui dit Flaque, ton affaire est manquée. »
Pâque s'enfuit à travers le bois et revint devant le diable, qui lui dit: « Scélérat, tu as traversé le bois au lieu d'en faire le tour. Retire-toi sans te retourner, ou je te tords le cou. »
Une autre opération eut encore lieu dans le même bois. Et quand le pauvre Pâque demanda l'argent, le diable lui dit: « Adresse-toi au bureau. » C'était un buisson... Comme il n'y avait rien, le démon promit que la somme se trouverait le lendemain dans la cave de Flaque.


La découverte de la tromperie

Pâque s'y rendit le lendemain avec sa trois et celle du bonhomme qui avait donné les 192 francs pour la première affaire. Mais Boury les mit à la porte en annonçant qu'il allait se plaindre au procureur du roi. Pâque reconnut qu'il était trompé, et se retira avec son argent perdu...

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