La croyance relative à Homme


Les particularités de l'homme

Il paraît qu'il n'y a que l'homme à qui la nature ait donné une figure droite et la faculté de contempler les cieux. Seul parmi les animaux il a l'épine du dos et l'os de la cuisse en ligne droite. C'est un fait, dit Aristote, que si l'homme est le seul à qui il arrive des illusions nocturnes, c'est parce qu'il n'y a proprement que lui qui se couche sur le dos, c'est-à-dire de manière que l'épine et la cuisse fassent une ligne droite, et que l'une et l'autre avec les bras soient parallèles à l'horizon. Or les animaux ne peuvent pas se coucher ainsi. Quoique leur épine soit parallèle à l'horizon, leurs épaules sont détournées, et forment deux angles.
Lisez Xénophon, Hérodote, Plutarque et autres historiens, vous verrez qu'il existe des contrées fabuleuses où les hommes ont une tète de dogue ou de bichon, des pays où ils n'ont qu'un œil, d'autres où ils n'ont qu'un pied sur lequel ils sautent, de sorte que, quand ils veulent courir, ils sont obligés de se mettre par deux et de se tenir par le bras. D'autres, enfin, où ils n'ont point de tête, etc.


L'homme noir et le chevalier ruiné

L'homme noir qui promet aux pauvres de les faire riches s'ils se veulent donner à lui, n'est autre que le diable. On lit ce qui suit dans la Légende dorée:
Un chevalier qui jouissait, d'une grande fortune et qui la dépensait en libéralités, devint bientôt si pauvre qu'il manquait du nécessaire. Comme il n'avait pas le courage de recourir à ses amis, et que ses amis ne paraissaient pas disposés à se souvenir de lui, il tomba dans une grande tristesse, qui redoubla encore à l'approche de son jour natal, où il avait coutume de faire le magnifique.
Occupé de ses chagrins, il s'égara dans une solitude, où il vit paraître devant lui un homme vêtu de noir, d'une taille haute, monté sur un cheval superbe. Ce cavalier, qu'il ne connaissait pas, lui demanda la cause de sa douleur. Après qu'il l'eut apprise, il ajouta: « Si vous voulez me rendre hommage, je vous donnerai plus de richesse que vous n'en avez perdu. »
Cette proposition n'avait rien d'extraordinaire dans un temps où la féodalité était en usage. Le chevalier promit à l'étranger de faire ce qu'il exigerait, s'il pouvait lui rendre sa fortune. « Eh bien! reprit le diable (car c'était lui), retournez à votre maison, vous trouverez dans tel endroit de grandes sommes d'or et une quantité de pierres précieuses. Quant à l'hommage que j'attends de vous, c'est que vous ameniez votre femme ici dans un an. » Le chevalier s'engagea, regagna sa maison, trouva les trésors indiqués, et reprit son habitude de largesses qui lui ramena ses bons amis.
A la fin de l'année, il songea à tenir sa promesse. Il appela sa femme. « Vous allez monter à cheval et venir avec moi, lui dit-il, car nous avons un petit voyage à faire. C'était une dame pieuse, qui avait grande dévotion à la Sainte-Vierge. Elle fit sa prière, et suivit son mari sans demander où il la conduisait. Après avoir marché plus d'une heure, les deux époux rencontrèrent une église. La dame voulant y entrer, descendit de cheval. Son mari l'attendit à la porte. A peine fut-elle entrée dans l'église qu'elle s'endormit en commençant à prier. La Sainte-Vierge ayant pris sa figure, rejoignit le chevalier et partit avec lui au rendez-vous.
Lorsqu'ils arrivèrent au lieu désigné, le prince des démons y parut avec fracas. Mais dès qu'il aperçut la dame que le chevalier lui amenait, il commença à trembler de tous ses membres, et ne trouva plus de force pour s'avancer au-devant d'elle. « Homme perfide, s'écria-t-il, est-ce ainsi que tu devais reconnaître mes bienfaits? Je t'avais prié de m'amener ta femme, et lu viens ici avec la mère de Dieu, qui va me renvoyer aux enfers! » Le chevalier, stupéfait, ne savait quelle contenance garder. La Sainte-Vierge dit au diable: « Méchant esprit, oserais-tu bien faire du mal à une femme que je protège? Rentre dans l'abîme, et souviens-toi de ne jamais chercher à nuire à ceux qui mettent en moi leur confiance... » Le diable se retira. Le chevalier éperdu se jeta à genoux devant Notre-Dame, qui, après lui avoir reproché son égarement indigne, le reconduisit à l'église où sa femme dormait encore.
Les deux époux rentrèrent chez eux, ils se dépouillèrent des richesses qu'ils tenaient du diable, mais ils n'en furent pas plus pauvres, parce qu'ils reconnurent que les biens matériels ne sont pas les vraies richesses.


L'homme noir et l'étudiant pauvre

Le père Abram rapporte l'anecdote suivante, dans son Histoire manuscrite de l'université de Pont-à-Mousson:
Un jeune garçon de bonne famille, mais peu fourni d'argent, se mit à servir dans l'année parmi les valets. De là ses parents l'envoyèrent aux écoles. Mais ne s'accommodant pas de l'assujettissement que demandent les études, il résolut de retourner à son premier genre de vie. En chemin, il rencontra un homme velu d'un habit de soie noire, mais de mauvaise mine, qui lui demanda où il allait, et pourquoi il avait l'air si triste. « Je suis, ajouta-t-il, en état de vous mettre à votre aise, si vous voulez vous donner à moi. » Le jeune homme, croyant qu'il parlait de l'engager à son service, lui demanda un moment pour y penser. Mais, commençant à se défier des magnifiques promesses que l'étranger lui faisait, il le considéra de plus près, et ayant remarqué qu'il avait le pied gauche fendu comme celui d'un bœuf, il fut saisi de frayeur, fit le signe de la croix et invoqua le nom de Jésus. Aussitôt le spectre s'évanouit.
Trois jours après, la même figure lui apparut de nouveau, et lui demanda s'il avait pris sa résolution. Le jeune homme répondit qu'il n'avait pas besoin de maître. L'homme noir jeta à ses pieds une bourse pleine d'écus, dont quelques-uns paraissaient d'or et nouvellement frappés. Dans la même bourse il y avait une poudre que le spectre disait très subtile. Il lui donna ensuite des conseils abominables, et l'exhorta à renoncer à l'usage de l'eau bénite et à l'adoration de l'hostie. Le jeune homme eut horreur de ces propositions. Il fit le signe de la croix sur son cœur, et en même temps il se sentit jeté si rudement contre terre qu'il y demeura une demi-heure. S'étant relevé, il retourna chez ses parents, fit pénitence et changea de conduite. Les pièces qui paraissaient d'or et nouvellement frappées, ayant été mises au feu, ne se trouverait être que du cuivre.
Ainsi, bonnes gens, défiez-vous de l'homme noir.


L'homme rouge

L'homme rouge est un démon des tempêtes. La nuit, dans les affreux déserts des côtes de la Bretagne, près Saint-Paul-de-Léon, des fantômes hurlants parcourent le rivage. L'homme rouge en fureur commande aux éléments et précipite dans les ondes le voyageur qui trouble ses secrets et la solitude qu'il aime.
On croit dans le peuple qu'un petit homme rouge apparut à Napoléon pour lui annoncer ses revers.

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