La croyance relative à Ogre


Les ogres de l'Antiquité

Sauf le nom, ces monstres étaient connus des anciens. Polyphème, dans l'Odyssée, n'est autre chose qu'un ogre. On trouve des ogres dans les Voyages de Sindbad le marin, et un autre passage des Mille et une nuits prouve que les ogres ne sont pas étrangers aux Orientaux. Dans le conte du Vizir puni, un jeune prince égaré rencontre une dame qui le conduit à sa masure. Elle dit en entrant:
« — Réjouissez-vous, mes fils, je vous amène un garçon bien fait et fort gras.
— Maman, répondent les enfants, où est-il, que nous le mangions? car nous avons bon appétit. »
Le prince reconnaît alors que la femme, qui se disait fille du roi des Indes, est une ogresse, trois de ces démons sauvages qui se retirent dans les lieux abandonnés et se servent de mille ruses pour surprendre et dévorer les passants, comme les sirènes, qui, selon quelques mythologues, étaient certainement des ogresses.


Les ogres de nos contrés

Les ogres, dans nos opinions, tenaient des trois natures: humaine, animale et infernale. Ils n'aiment rien tant que la chair fraîche. Et les petits enfants étaient leur plus délicieuse pâture. Le Drac, si redouté dans le midi, était un ogre qui avait son repaire aux bords du Rhône, où il se nourrissait de chair humaine.
Il paraît que cette anthropophagie est ancienne dans nos contrées, car le chapitre 67 de la loi salique prononce une amende de deux cents écus contre tout sorcier ou stryge qui aura mangé un homme. Quelques-uns font remonter l'existence des ogres jusqu'à Lycaon, ou du moins à la croyance où l'on était que certains sorciers se changeaient en loups dans leurs orgies nocturnes, et mangeaient, au sabbat, la chair des petits enfants qu'ils pouvaient y conduire. On ajoutait que, quand ils en avaient mangé une fois, ils en devenaient extrêmement friands et saisissaient ardemment toutes les occasions de s'en repaître: ce qui est bien le naturel qu'on donne à l'ogre.
On voit une multitude d'horreurs de ce genre dans les procès des sorciers. On appelait ces ogres des loups-garous. Et le loup du petit Chaperon-Rouge n'est pas autre chose.


L'origine du nom ogre

Quant, à l'origine du nom des ogres, l'auteur des Lettres sur les contes des fées de Charles Perrault l'a trouvée sans doute. Ce sont les féroces Huns ou Hongrois du moyen âge, qu'on appelait Hunnigours, Oïgours, et ensuite par corruption Ogres.

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