La croyance relative à Dévouement

Le dévouement est un mouvement de ceux qui se dévouent, ou un sort de ceux qu'on dévoue. Les histoires grecque et romaine fournissent beaucoup de traits de dévouement. Nous ne rappellerons pas ici le dévouement de Décius, ni celui de Codrus, ni tant d'autres. Il y avait aussi des villes où l'on donnait des malédictions à un homme pour lui faire porter tous les maux publics que le peuple avait mérités.


Quelques exemple de dévouements

Valère-Maxime rapporte l'exemple d'un chevalier romain, nommé Curtius, qui voulut attirer sur lui-même tous les malheurs dont Rome était menacée. La terre s'était épouvantablement entrouverte au milieu du marché. On crut qu'elle ne reprendrait son premier état que lorsqu'on verrait quelque action de dévouement extraordinaire. Le jeune chevalier monte à cheval, fait le tour de la ville à toute bride, et se jette dans le précipice que l'ouverture de la terre avait produit, et qu'on vit se refermer ensuite presque en un moment.
On voit dans Servius, sur Virgile, qu'à Marseille, dès qu'on apercevait quelque commencement de peste, on nourrissait un pauvre homme des meilleurs aliments. On le faisait promener par toute la ville en le chargeant hautement de malédictions, et on le chassait ensuite afin que la peste et tous les maux sortissent avec lui.
Les Juifs dévouaient un bouc pour la rémission de leurs péchés.
Voici des traits plus modernes: Un inquisiteur, en Lorraine, ayant visité un village devenu presque désert par une mortalité, apprit qu'on attribuait ce fléau à une trois ensevelie, qui avalait peu à peu le drap mortuaire dont elle était enveloppée. On lui dit encore que le fléau de la mortalité cesserait lorsque la morte, qui avait dévoué le village, aurait avalé tout son drap. L'inquisiteur, ayant assemblé le conseil, fit creuser la tombe. On trouva que le suaire était déjà avalé et digéré. A ce spectacle, un archer tira son sabre, coupa la tête au cadavre, la jeta hors de la tombe, et la peste cessa. Après une enquête exacte, on découvrit que cette femme avait été adonnée à la magie et aux sortilèges. Au reste, cette anecdote convient au vampirisme.


La mauvaise aventure de Chassanion

On lit ce qui suit dans les Grands et redoutables jugements de Dieu, de Chassanion: « Un soldat qui passait par l'Allemagne, se sentant malade, demeura dans une hôtellerie, et donna son argent à garder à son hôtesse. Quelques jours après qu'il fut guéri, il le redemanda à cette femme, laquelle avait déjà délibéré avec son mari de le retenir. Elle le lui nia donc et l'accusa comme s'il lui eu fait injure. Le soldat de son côté taxa l'hôtesse d'infidélité. Ce que l'hôte ayant entendu, il jeta le pauvre homme hors de sa maison, lequel tira son épée et en donna de la pointe contre la porte. L'hôte commença à crier au larron, disant qu'il voulait forcer sa maison, ce qui fut cause que le soldat fut mis en prison et son procès fait par le magistrat, qui le voulut condamner à mort.
Le jour étant venu que la sentence devait être prononcée et exécutée, le diable entra en la prison, et annonça au prisonnier qu'il était condamné à mourir. Toutefois, que s'il se voulait donner à lui, il lui promettait qu'il n'aurait aucun mal. Le prisonnier répondit qu'il aimerait mieux mourir innocent que d'être délivré par ce moyen. Le diable derechef lui ayant représenté le danger où il était, et voyant qu'il perdait sa peine, lui promit de l'aider gratis, disant qu'il ferait tant qu'il le vengerait de ses ennemis. Il lui conseilla, lorsqu'il serait appelé au jugement, de remontrer son innocence, en déclarant le tort qui lui était fait; et que, pour cette cause, il priait le juge de lui bailler pour avocat celui qu'il verrait là présent avec un bonnet bleu: c'est à savoir, lui, démon, qui l'assisterait. Le prisonnier accepta cette offre.
Étant donc au jugement, après qu'il eut entendu l'accusation qui lui était faite, il ne faillit point à demander l'avocat qui s'était présenté à lui: ce qui lui fut accordé. Alors ce fin docteur ès-lois commença à plaider et à défendre subtilement sa partie, disant qu'elle était faussement accusée, et par conséquent mal jugée; que l'hôte lui retenait son argent et l'avait forcé; et il conta comme le tout s'était passé. Qui plus est, il déclara le lieu où l'argent avait été mis. L'hôte, étonné, ne s'en défendait pas moins fort et ferme, et niait impudemment, en se donnant au diable. C'était là ce qu'attendait le gentil docteur au bonnet bleu, qui, ne demandant pas plus, laissa la cause, empoigna l'hôte, l'emporta hors du parquet et l'éleva si haut en l'air que jamais depuis on n'a pu savoir ce qu'il est devenu.
Ainsi le soldat fut délivré de peine, et mis hors de procès par un moyen étrange, au grand étonnement de tous les assistants.


L'histoire de la demoiselle d'Anvers et le diable

On cite beaucoup d'histoires de ce genre, entre autres l'aventure d'une riche demoiselle d'Anvers, coquette et orgueilleuse, qui vivait au temps où le duc d'Alençon dominait pour quelques jours en Brabant. Irritée de certains contretemps survenus à sa toilette, dont elle s'occupait fort, elle se mit en fureur et se donna au diable dans son emportement. Elle tomba étranglée.

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